- serinette
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1 ♦ Instruire (un oiseau), lui apprendre un air, à l'aide d'un petit orgue mécanique appelé serinette(n. f.).2 ♦ (1831) Fig. et cour. Répéter continuellement (une chose) à qqn pour faire apprendre. « ils leur serinèrent les premières fables de La Fontaine » (Flaubert). — Par ext. Seriner qqn, l'importuner par une répétition fastidieuse. Tu me serines à la fin !⇒SERINETTE, subst. fém.A. — Petit instrument mécanique utilisé autrefois pour apprendre à chanter aux serins et aux oiseaux chanteurs. Air de serinette; manivelle d'une serinette. Tirez la ficelle d'une serinette, vous savez d'avance l'air qui va sortir (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 184).B. — Vieilli, fam. Personne qui chante, qui joue d'une manière mécanique, sans âme. Voyez un air chanté, avec l'accent de la passion par madame Belloc (...) et le même air chanté un instant après par quelque savante serinette du Nord. La chanteuse froide prononcera les mêmes paroles (...) sans dissiper la glace qui pèse sur nos cœurs (STENDHAL, Rossini, t. 2, 1823, p. 133).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1739 « petit orgue mécanique » (Ch. DE BROSSES, Lettres d'Italie, éd. R. Colomb, t. 1, p. 55); 2. 1803 « musicien par routine » (BOISTE). Dér. de serin; suff. -ette (-et). Fréq. abs. littér.:17. Bbg. HASSELROT 20e s. 1972, p. 11.
serinette [s(ə)ʀinɛt] n. f.ÉTYM. 1739, De Brosses, Lettres d'Italie, 1er juil. 1739; de serin.❖1 Vx. Petit orgue mécanique dont on joue en actionnant une manivelle et avec lequel on apprend un air aux serins, aux oiseaux chanteurs.1 (…) des pendules à musique qui annonçaient chaque quart d'heure par un petit air de serinette tiré des opéras français.Nerval, Voyage en Orient, « Femmes du Caire », III, VII.2 Fig., vx. Personne qui répète qqch. comme une mécanique.2 Elle se procura d'ailleurs une fort belle collection de phrases et d'idées, soit par ses lectures, soit en s'assimilant les pensées de ses habitués, et devint ainsi une espèce de serinette dont les airs partaient dès qu'un accident de la conversation en accrochait la détente.Balzac, la Muse du département, Pl., t. IV, p. 63.
Encyclopédie Universelle. 2012.